ARTE rend hommage à William Friedkin lundi 8 juillet en diffusant les deux films qui le firent entrer dans la légende hollywoodienne : French Connection à 20h55 et L’Exorciste à 22h35.
Pour son premier grand succès en 1971, qui lui valut l’oscar du meilleur réalisateur, William Friedkin s’empare d’une affaire criminelle réelle, survenue à New York dix ans plus tôt. A l’époque, la consommation d’héroïne se développe de façon spectaculaire dans la ville, et avec elle la violence et l’insécurité. Le jeune réalisateur s’adjoint les services des deux vrais enquêteurs qui vont servir de conseillers techniques sur le tournage. Ils seront interprétés à l’écran par Gene Hackman (le flic tête brûlée) et Roy Scheider, plus respectueux du règlement de la police. French Connection peut être considéré comme l’aboutissement moderne des polars sociaux produits par la Warner dans les années 30-40. Mais ce film est aussi le reflet de son époque, et de la personnalité de son auteur. Ses antihéros portent le poids du désenchantement et de la lassitude des années 70. Friedkin fit ses armes à la télévision et dans le documentaire. La course-poursuite en voiture sous le métro aérien de Brooklyn demeure un modèle du genre.
L’Exorciste (The Exorcist, 1973) demeure le plus célèbre film d’horreur jamais réalisé. Pourtant ce récit glaçant sur la possession démoniaque d’une fillette n’est pas un blockbuster comme les autres. William Friedkin conçoit son film comme une réflexion philosophique et théologique sur le Mal, truffé de références picturales, cinématographiques et littéraires, de Magritte à Dostoïevski en passant par Dreyer. Le moindre détail même imperceptible a été soigneusement chargé de sens par le cinéaste perfectionniste. Friedkin ne fit aucune concession. Il jeta à la poubelle la partition de Lalo Schifrin au profit d’extraits de Penderecki, Webern et de l’album de rock progressif Tubular Bells de Mike Oldfield. Il se battit pout imposer un acteur inconnu, Jason Miller, pour jouer le père Karras. Friedkin choisit de tourner dans des lieux réels, Mossoul pour le prologue et dans le quartier de Georgetown à Washington. C’est l’authenticité de L’Exorciste qui en fait un film toujours aussi terrifiant aujourd’hui.
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